Quelle est la démarche suivie pour les ateliers de sophrologie à destination des enseignants ? (Partie 2)
4. Etre fort affectivement et psychologiquement
Comme expliqué précédemment, il est facile de se laisser submerger par ses propres émotions mais nous pouvons, de plus, être profondément affectés par les émotions des autres.
Chacun a un seuil de tolérance qui lui est propre et qui peut varier d’un moment à l’autre mais il est primordial de ne pas prendre pour soi les ressentis d’autrui. Les élèves peuvent être énervés sans que cette agressivité ne soit tournée personnellement vers l’adulte qui leur fait face.
Nous devons donc, en tant qu’acteurs du milieu scolaire, adultes et responsables, être en mesure de garder le calme et la distance nécessaires pour ramener ces élèves à davantage d’objectivité, ce qui exige de notre part une grande maîtrise émotionnelle et donc une profonde connaissance de soi.
5. Changer son propre regard sur soi pour changer celui des autres
Il faut également accepter que souvent, l’origine de nos souffrances n’est pas tant due aux circonstances extérieures (classes trop nombreuses ou turbulentes, programmes imposés en dehors de la réalité, ...) qu’à la façon dont nous les percevons. Il est donc essentiel de reconnaître ses propres difficultés et faiblesses pour ensuite trouver les solutions en nous-mêmes.
Si, pour avancer sur le chemin du développement personnel, nous devons être prêts à entendre et écouter les critiques bien intentionnées et à accepter nos défauts (car ce n’est qu’en reconnaissant nos défauts que l’on pourra les transformer en qualités !), n’oublions pas de nous traiter avec respect et bienveillance en reconnaissant également nos forces et nos ressources.
Il importe donc de (re)gagner confiance soi : vous ne pouvez pas vous faire respecter si vous ne vous respectez pas vous-même
...
L’estime de soi est étroitement liée à nos expériences personnelles et aux relations que nous entretenons avec les autres. Pourtant, « il n’y a pas de lien entre les qualités objectives d’une personne et le degré de satisfaction qu’elle a d’elle-même » (Christophe André).
Un professeur idéaliste et perfectionniste aura tendance à être dans le « je dois » et son sentiment de valeur personnelle sera en chute libre si sa relation avec les élèves n’est pas bonne ou s’il n’arrive pas à assumer toutes les contraintes qu’il s’impose. Il se pourrait alors soit qu’il nie le problème dans une politique de l’autruche (Tout va bien et je n’ai pas besoin d’aide !), soit qu’il rejette la faute sur les autres (manque de moyens, programmes trop lourds, ...), soit encore qu’il se noie dans le travail et les activités multiples pour avoir l’impression d’atteindre cette perfection.
Un professeur heureux dans son travail accepte de se remettre en question et est dans le « je souhaite » : il s’adapte à la réalité objective du terrain. Il est donc crucial d’une part, de connaître ses forces et faiblesses sur les plans physique, affectif, psychologique, émotionnel et intellectuel et d’autre part, de remettre en lien nos objectifs et les moyens à notre disposition.
6. Se libérer de ses a priori
Chacun de nous perçoit le monde différemment, en fonction des expériences vécues qui induisent alors tout un système de croyances constructives ou limitantes qui, à leur tour, génèrent des attitudes et des comportements influençant nos relations avec les autres.
Nos préjugés et attentes influencent fortement la relation que nous entretenons avec nos élèves mais également les progrès de ceux-ci. Tout a priori, positif ou négatif, déclenche un comportement, souvent inconscient, de l’enseignant(e) et donc une réaction de l’élève à ce comportement. Si un regard bienveillant peut renforcer l’estime de soi d’un enfant et donc l’encourager à progresser, il ne faut pas oublier que l’inverse est vrai également !
Il ne s’agit bien entendu pas de considérer tous les élèves comme des petits génies, mais plutôt de se défaire de l’image négative que l’on peut avoir de certains d’entre eux pour rechercher le positif qu’ils ont en eux et travailler à partir de ces capacités propres à chacun.
Il est donc essentiel d’être capable de prendre de la hauteur pour s’observer dans sa relation aux autres et au monde. En prenant du recul, nous pouvons prendre conscience de nos croyances limitantes et de nos jugements et adapter notre comportement pour rester dans la bienveillance.
Comments